J'ai mal à mon institution....
Isabelle favry, Psychologue
Nous travaillons dans le secteur de l'aide aux personnes. Nous avons été formés à travailler avec des patients ou des utilisateurs. On nous a parlé d'enfants et d'adolescents, d'adultes et de vieillards, de femmes et d'hommes.
Mais on ne nous a presque jamais parlé des collègues, et pourtant.
Il nous arrive de vivre de grandes tensions au sein de nos équipes, parfois elles durent, d'autres fois elles transforment en disqualifications : ceci représente une violence symbolique importante et génère des souffrances toutes aussi importantes chez les soignants.
Pour
quoi cela se passe ainsi ? Ne sommes nous pas sensés être des adultes « responsables » ? Comment cela se fait-il, alors que nous sommes des intervenants rompus aux phénomènes de violence ?
Je me propose de vous présenter le modèle de Didier Robin (psychanalyste et systémicien, superviseur d'équipe) qui part du constat que réunir des intervenants autour d'un mandat ne suffit pas. Il faut un vrai collectif de travail. D.Robin nous propose alors un modèle de travail institutionnel qui s'appuie sur les désaccords entre collègues et les conflits, comme points d'appui, pour penser les problématiques des patients : transformer la souffrance en un vrai travail collectif et créateur autant pour les intervenants que pour les patients.