Séminaire du mardi 21 mai 2013
Le diable au corps
Dr Philippr Woitchik, psychiatre, psychothérapeute, responsable de la consultation d'ethnopsychiatrie au CHU de Brugmann, CRP Les Maronniers de Tournai.
Exorcisme, pilules et belles paroles
Ce séminaire est organisé en collaboration avec le comité d'éthique des hôpitaux IRIS sud (HIS).
Une souffrance ne s’exprime pas de la même manière d'une culture à une autre. Chez nous, aujourd’hui, il faut parler, mettre des mots sur les émotions. Dans d'autres cultures, ou à d'autres époques, l'on a pu préconiser de se taire ou au contraire encourager des manifestations plus théâtrales. Dans d’autres encore l’on passe plus par le corps.
Parmi ces formes d’expression de la souffrance, une des plus déroutantes pour le monde médical est sans doute la possession. Comment recevoir nos patients lorsqu’ils évoquent une possession par un esprit ou une histoire de sorcellerie ?
L’enjeu est important du point de vue éthique tant pour un meilleur accueil de nos patients et leurs familles que pour éviter de graves erreurs de diagnostic.
L'expérience de la clinique ethnopsychiatrique nous a appris à établir un lien entre ces discours "culturels" et notre nosographie médicale et psychiatrique. Nous verrons par exemple que les phénomènes de possessions sont plus proches d’un syndrome post-traumatique que d’une psychose.